Toussaint
Publié le 30 Octobre 2016
A la Toussaint tous les vivants se pressent emportant dans leurs bras des pots d’étoiles fleuries. Ces marguerites d’automne composent la palette de nos tombes familières où dorment ceux qu’on aime.
C’est une tradition de fleurir nos morts en ce 1er novembre qui ravivent nos peines.
Chacun sa préférée, les jaunes, les mordorées, les roses délicates et les blanches immaculées inondent les défunts de fleurettes délicates qui ne cachent plus rien des pertes qui sont les nôtres.
Dans d’incessants balais, la porte du cimetière s’entrouvre et se referme sur toutes les familles qui entrent et se souviennent.
On se retrouve au pied de la vieille grand-mère, on s’embrasse en évoquant son père ou l’on pleure l’enfant qui n’a jamais vieilli. Que de noms qui se gravent, de dates qui s’effacent et de photos ternies qui jalonnent les siècles puis partent dans l’oubli.
L’on dépose son obole de pomponettes et encore quelques boules de grosses fleurs pommées. On tire un arrosoir et l’on frotte le marbre tandis que les enfants courent dans les allées.
J’ai aussi déposé mes perles automnales et de tendres pensées pour les accompagner.
Je ne veux pas pleurer mais une larme ruisselle, elle a rejoint son cœur.