Mes larmes ont rempli l’océan
Publié le 16 Mai 2016
Pleurer est l’une des composantes du deuil. C’est l’expression de cette douleur insupportable et des émotions exacerbées.
Larmes permises, publiques des obsèques et des premiers temps de souffrance, elles deviennent discrètes puis secrètes.
Des mois et des mois durant, elles coulent à flots dans l’intimité, saturent des mouchoirs et des oreillers.
Je ne savais pas qu’il fut possible de tant pleurer.
Un jour, je ne sais quand, les pleurs ont diminué mais le chagrin n’est pas tari, il ruisselle encore dans la nuit.
Il suffit d’une musique, d’une image, d’un souvenir et ma gorge se serre.
Il suffit d’être un jour où il me manque tant et mon cœur saigne.
Il suffit d’un jour ordinaire, du sourire des enfants, de l’amour de ma mère et je pleure.
Mon hypersensibilité se réveille sans cesse et égratigne mes cicatrices de peine.
Voici mon poème décrivant les pleurs du début de mon deuil.
Pleurer ma souffrance
Il est mort et je pleure
Des larmes convulsives à toute heure.
Mon visage se tord de tourment,
Ma gorge s’étrangle, je l’attends.
Ma poitrine se serre de peine,
Je n’ai plus de sang dans mes veines.
Mes yeux sont des geysers salés
Qui submergent mon corps accablé.
Je hoquète en spasmes bruyants
Malmenant mon cerveau brulant.
La crue lacrymale inonde ma vie
Et me noie d’un chagrin infini.
Ma sève se vide sur mon visage
Creusant de profonds sillages.
Ma voix reste éraillée,
Je ne peux plus parler.
Seigneur quand vais-je arrêter de pleurer ?