Mes larmes ont rempli l’océan

Publié le 16 Mai 2016

Mes larmes ont rempli l’océan

Pleurer est  l’une des composantes du deuil. C’est l’expression de cette douleur insupportable et des émotions exacerbées.

Larmes permises, publiques des obsèques et des premiers temps de souffrance, elles deviennent discrètes puis secrètes.

Des mois et des mois durant, elles coulent à flots dans l’intimité, saturent des mouchoirs et des oreillers.  

Je ne savais pas qu’il fut possible de tant pleurer.

Un jour, je ne sais quand, les pleurs ont diminué mais le chagrin n’est pas tari, il ruisselle encore dans la nuit. 

Il suffit d’une musique, d’une image, d’un souvenir et ma gorge se serre.

Il suffit d’être un jour où il me manque tant et mon cœur saigne.

Il suffit d’un jour ordinaire, du sourire des enfants, de l’amour de ma mère et je pleure.

Mon hypersensibilité se réveille sans cesse et égratigne mes cicatrices de peine.  

 

 Voici mon poème décrivant les pleurs du début de mon deuil.

 

Pleurer ma souffrance

Il est mort et je pleure

Des larmes convulsives à toute heure.

Mon visage se tord de tourment,

Ma gorge s’étrangle, je l’attends.

Ma poitrine se serre de peine,

Je n’ai plus de sang dans mes veines.

Mes yeux sont des geysers salés

Qui submergent mon corps accablé.

Je hoquète en spasmes bruyants

Malmenant mon cerveau brulant.     

La crue lacrymale inonde ma vie

Et me noie d’un chagrin infini.

Ma sève se vide sur mon visage

Creusant de profonds sillages.

Ma voix reste éraillée,

Je ne peux plus parler.

Seigneur quand vais-je arrêter de pleurer ?

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Publié dans #Processus du deuil

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P
Bonjour, cet après midi j'étais tombé sur votre blog et puis impossible de le retrouver et ce soir en rentrant chez moi j'ai de nouveau taper dans google " les larmes et le deuil" et je suis tombé à nouveau sur votre blog/ J'ai perdu mon épouse 34 ans de vie commune il y a 10 mois aujourd'hui. A vous lire, toussa me faire encore peur. Aujourd'hui je suis mal, hier ça allait, comme dit Christophe Fauré dans son livre " vivre le deuil au jour le jour".<br /> Purée que c'est dur, trop dur je suis bien entouré, mais que c'est difficile par moment/ Aujourd'hui ça fait deux jours que je n'ai pas été au cimetière j'y allais tous les jours même plusieurs fois. J'essaye de ne pas me faire trop de mal mais bref vous êtes passée par là. Je me suis donné des buts, comme passer le permis moto, prendre des cours d'anglais mais quand même, par moment le manque est si puissant.
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Bonjour Patrick, je ne vois votre message datant de plusieurs mois que parceque je suis revenue sur mon blog pour poster un nouvel article. Je suis vraiment désolée pour la réponse tardive. Les premières années de deuil sont tellement difficiles mais vous savez si vous avez lu Christophe Fauré et si vous avez lu un peu d mon parcours qu'après un chemin de hauts et de bas, la vie reprend peu à peu des couleurs. <br /> Pour le cimetière, certains y vont chaque jour pour besoin ou devoir, pour ma part depuis le début je m'y rend lorsque le besoin s'en fait sentir. En réalité mon époux est partout! <br /> Je suis vraiment heureuse de lire que mes mots ont pu vous donner un peu de ressort pour vous fixer de nouveaux objectifs. En son temps, l'expérience d'autrui m'avait également montrée le chemin. <br /> J'espère que vous poursuivez le plus sereinement possible depuis l'écriture de ce message et que peu à peu votre épouse trouve sa place tout au fond de votre coeur. <br /> Avec toute ma compréhension pour votre épreuve<br /> Gardez toujours le courage, après la pluie, le beau temps!