Couleurs de résilience

Publié le 4 Mai 2016

Couleurs de résilience

Quatre années ont passé et le 04 mai est de retour, il ponctue désormais mon année.

Depuis trois semaines, je sens la date arrivée sans avoir besoin de regarder le calendrier.

Ces jours derniers, j’ai revécu la scène de sa mort alors que ce n’était plus arrivé depuis longtemps.

Je sais que ma vie durant, cette période restera comme un fer dans ma chair.

Pour la première fois depuis quatre ans, j’ai eu la force de dire tout simplement:

« Je ne vais pas bien, venez me voir, j’ai besoin de vous, de parler… »

Et ces trois derniers jours, je suis bien entourée par ma famille et mes amis.

Aujourd’hui est le jour du bilan des 365 jours écoulés, des années qui s’ajoutent aux années.

C’est la fin (ou presque) des pourquoi. La grosse souffrance n’est plus qu’occasionnelle et comme l’avait prédit le docteur Fauré, je continue à vivre.

Les moments de cafards ne sont plus des puits profonds mais des dos d’âne moins difficiles à remonter.

Je ne  poursuis pas dans la tristesse même si la pièce manquante de mon cœur me fait marcher un peu bancale.

Ma vie s’est doucement transformée avec aussi le deuil d’un avenir qui n’existera jamais.

J’ai cessé de dire que cette vie  n’était pas la mienne, c’est celle qui m’était destinée et que je vis d’autres manières.

 Moi qui était de tempérament assez emportée, je suis devenue extrêmement calme, posée et surtout beaucoup moins angoissée. C’est le fruit d’un immense travail d’introspection et de réflexions sur le sens à donner à cette épreuve. C’est le leg de mon époux qui m’a transmis ses qualités, sa patience et son humanité.   

Le deuil m’a permis de m’ouvrir plus largement aux autres et au monde, de me décentrer de ma petite personne.

Je me plaignais il y a encore peu d’avoir perdue mon insouciance. Je me dis aujourd’hui  que j’ai acquis la compétence à vivre l’instant présent, à prioriser l’essentiel, à fuir le futile.

Je poursuis avec grand plaisir mes travaux d’écriture, mes recherches historiques, mes lectures, mes photos…des occupations en interactions permanentes avec mes proches et les réseaux sociaux.

Je suis une solitaire sociable*

*Parole de Christophe André dans Trois amis en quête de sagesse

Aujourd’hui, je vais bien, le chemin de deuil a pris des couleurs de résilience.

Vous le savez, pour moi, la mort aura éternellement le visage de l’amour  

 Je voudrais entourer Dominique, en ce jour du 04 mai,

d’un halo de pensées affectueuses et reconnaissantes.

Véronique à Dominique

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Publié dans #Dates anniversaire, #Le chemin

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