Chapitre 19 : A bout de forces

 Chaque mois égraine ses minutes interminables de douleur et de solitude, chaque 4 m’éloigne de la vraie vie.  

 La fin de l’année 2012 approche, le temps gris et venté prend la couleur de mon deuil.

Décembre annonce ordinairement de belles réjouissances mais cette année, il enfonce un long couteau tranchant dans ma plaie brulante.

Ce soir ce sont les 22 ans  de notre petite fille.

Quel beau jour que celui où elle a ouvert  les yeux, où son papa l’a prise dans ses bras, où tous les quatre nous avons formé une famille.

Trois jours plus tard,  c’est le jour de ses 50 ans, je voudrais ne faire qu’un avec lui tellement je l’aime et je reste seule à hurler en implorant le ciel.

Les rues, les maisons se couvrent de lumières, de guirlandes multicolores. Les paquets s’entassent en attente de Noël.

Et moi, je reste éteinte.

Il n’est plus jamais là pour  m’attendre au coin de mon travail, chaque soir mon cœur se rétrécit sur son absence.   

J’enfourne mon vélo, dans la nuit et le froid. La bise me fouette le visage et je roule à bouts de forces dans les rues noires et désertes.

Là-bas notre maison noire et froide dans laquelle je me calfeutre au plus vite pour laissé couler mon chagrin et ma rage de cette injustice.

Je me recroqueville dans notre grand lit vide et glacé

et je l’implore de revenir ou de venir me chercher.

Au nord c'étaint les Corons........... -

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